A l’occasion de la Semaine européenne de la mobilité, je souhaite revenir sur l’un des enjeux majeurs de la 7ème circonscription, qui est aussi l’un des engagements phares de ma campagne : l’accès aux transports pour le plus grand nombre, alors que notre région accueille plusieurs milliers d’habitants supplémentaires chaque année dans une dynamique économique créatrice d’emplois.
Le 1er juillet dernier, le Président de la République a fixé une priorité : l’amélioration des transports du quotidien. Alors que les Français y consacrent, en moyenne, 13 % de leur budget et 1h de leur journée, il est temps de penser une nouvelle politique des mobilités qui réponde aux impératifs suivants :
–la réduction des fractures sociales et territoriales, alors qu’1 Français sur 4 a déjà refusé une offre d’emploi ou de formation faute de solution de transports ;
-la maîtrise de l’impact sur l’environnement, quand le secteur des transports reste aujourd’hui le 1er producteur de gaz à effet de serre (un tiers des émissions totales) ;
– la soutenabilité financière, alors qu’il manque aujourd’hui 10 milliards d’€ pour réaliser tous les projets d’infrastructures annoncés par le passé (dont 7 milliards pour de nouveaux projets).
Dans le même temps, l’innovation ouvre de nouvelles solutions et permet de développer des mobilités plus partagées, plus propres, plus autonomes et plus connectées.
Le projet de LGV Sud-Ouest et l’amélioration des transports du quotidien : deux enjeux majeurs et compatibles
Le 7 septembre dernier, j’ai rencontré, avec d’autres députés de Haute-Garonne, le directeur de cabinet de la Ministre chargée des transports Elisabeth Borne, au sujet du projet de Ligne à Grande Vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse. L’arrivée de la LGV à Bordeaux le 2 juillet 2017 a marqué une première étape du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) censé relier Toulouse à Paris en 3h d’ici 2024.
Le représentant de la ministre a rappelé qu’en raison des contraintes financières nationales, des priorités d’infrastructures doivent être fixées. GPSO n’est pas remis en cause à ce stade, mais il conviendra de définir ce qu’il sera possible de faire au regard des critères de fiabilité, de vitesse ou de temps de parcours.
Au cours de cet entretien, j’ai apprécié la volonté du ministère de porter l’effort, en parallèle, sur les trains du quotidien, sans opposer les 2 projets : c’est bien la bonne coordination des deux qui permettra d’améliorer la performance du réseau ferroviaire et de favoriser l’accessibilité de tous à la mobilité.
Les Assises nationales de la mobilité
Mardi 19 septembre, Elisabeth Borne a lancé, à Paris, les Assises nationales de la mobilité, phase de concertation de 3 mois, au cours de laquelle les citoyens, élus, entreprises, experts, ONG, syndicats, acteurs de la mobilité, peuvent donner leur avis et faire part de leurs propositions sur les grands choix en matière de transports. Ces Assises doivent permettre de travailler sur six thèmes, correspondant aux 6 grands défis : l’environnement, le numérique, les fractures territoriales, l’intermodalité, la sécurité, le financement.
Cette concertation repose sur une plateforme en ligne, ouverte à tous (www.assisesdelamobilité.gouv.fr), des réunions publiques en régions, des ateliers thématiques et de l’innovation, ainsi qu’un conseil d’orientation des infrastructures chargé d’actualiser et de planifier les investissements sur 10 ans. Ces travaux permettront de préparer la future loi d’orientation sur les mobilités, qui sera examinée par le Parlement en 2018.
L’amélioration nécessaire de l’offre ferroviaire classique sur la circonscription
Dans ce contexte, je vais très prochainement rencontrer la direction de Réseau SNCF Occitanie, afin d’échanger sur plusieurs dossiers majeurs, notamment l’évolution de l’offre TER (séquencement, sécurité) et le cas spécifique de la gare de Carbonne, seule gare du Volvestre (avec Cazères, dans la circonscription voisine), qui tient donc une place stratégique dans l’organisation de l’offre de transport sur ce secteur très rural.
Le covoiturage, une solution propre, économique et d’avenir
A côté du développement des transports en commun, je crois beaucoup aux mobilités partagées et propres comme le covoiturage, qui offre une solution alternative, notamment en milieu rural.
62 % des Français l’ont déjà pratiqué, mais le taux d’occupation moyen d’un véhicule reste limité à 1,06 passager. Selon l’INSEE, sur 2,1 millions d’employés de la grande région toulousaine, 56%, sont des « navetteurs », qui ne travaillent pas dans leur commune de résidence. La solution de covoiturage est donc pertinente pour compléter l’offre de transports en commun sur des secteurs non ou mal desservis de la circonscription.
Des services locaux de covoiturage existent et doivent être mieux connus : c’est le cas de l’offre du réseau de transport de l’agglomération toulousaine Tisséo (http://covoiturage.tisseo.fr/), et du site Coovia (https://coovia.fr/).
Il y aussi désormais la nouvelle application de BlaBlacar pour courtes distances « BlaBlaLines ». Après une expérimentation concluante sur l’axe Toulouse – Montauban cet été, l’entreprise française vient d’étendre ce service sur tous les axes de Toulouse et ses environs (80 km autour) le 14 septembre. Le trajet Toulouse-Muret est d’ailleurs très utilisé.
Lors de ma rencontre avec le président de BlaBlaCar au siège de l’entreprise le 20 septembre, j’ai insisté sur la nécessité de développer l’offre sur les zones rurales de la circonscription, notamment le Volvestre et le secteur de Auterive.
L’amélioration, la modernisation et la diversification de l’offre de transports revêtent donc des enjeux sociaux, économiques, écologiques majeurs pour notre circonscription, et ce alors que les entreprises regroupant plus de 100 salariés sur un même site auront l’obligation de mettre en place leur plan de mobilité au 1er janvier 2018.
Avec Frederic Mazella dirigeant de BlaBlaCcar et BlablaLines
