Vous avez pris position, dernièrement, contre certaines pratiques de la chasse, comme la chasse à la glu ou le déterrage des blaireaux. Qu’est ce qui a motivé cette décision et pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous souhaitez mettre fin à ces pratiques de chasse traditionnelle ?
Je me suis engagée en politique pour défendre le « vivant » sur cette planète : êtres humains et écosystèmes, mais aussi biodiversité animale et naturelle.
La condition animale fait donc tout naturellement partie de mes préoccupations.
Je ne considère les animaux ni comme des personnes, ni comme des choses, mais comme des êtres vivants sensibles et capables de ressentir la souffrance.
Je trouve inutilement cruelles certaines pratiques archaïques de chasse qui ne font pas honneur à ceux qui s’y livrent et qui discréditent les chasseurs respectueux de la faune et des règles de conduite à observer.
Mais je ne suis pas foncièrement hostile à la chasse, ni aux chasseurs, car des régulations d’espèces sont nécessaires.
Ce sont certaines pratiques cruelles que je dénonce : vénerie souterraine avec déterrage extraction avec une pince métallique des blaireaux et des renards dans leurs terriers, chasse à la glu pour piéger les oiseaux avec de la colle, à la tenderie avec des collets suspendus, à la tendelle où on écrase l’oiseau avec une pierre assommoir.
Ces pratiques sont-elles couramment répandues en France et quels sont les effets sur la biodiversité et les espèces ?
Ces pratiques n’échappent à la qualification de braconnage qu’à titre dérogatoire. Elles ne sont tolérées que sur une portion limitée du territoire français ou pour une espèce donnée et sont sévèrement sanctionnées en toute autre circonstance.
Je pense notamment à la chasse à la glu, illégale et donc interdite en France, sauf dans cinq départements.
Elles provoquent un stress majeur et une mort indigne pour les animaux et leur dimension non sélective frappe des espèces non ciblées et parfois protégées.
Les associations de protection des animaux reprochent aux députés signataires de cette tribune d’avoir exclu la chasse à courre de leurs préoccupations. Que leur répondez-vous ?
Je ne suis pas favorable à la chasse à courre que je trouve d’une cruauté d’un autre âge.
Qu’attendez-vous du gouvernement aujourd’hui à la suite de cette prise de position contre la chasse traditionnelle ?
Les députés cosignataires de cette tribune souhaitent une relecture des dérogations départementales afin d’harmoniser les pratiques à l’échelle nationale.
L’objectif est de renforcer une chasse modernisée qui serait en phase avec les enjeux de conservation des habitats naturels et de lutte contre l’érosion de la biodiversité naturelle.
Recueilli par F.Ab.
Élisabeth Toutut-Picard
Députée de Haute-Garonne (LREM), cosignataire de la tribune.
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Retrouvez la tribune que j’ai cosignée : https://www.elisabeth-toutut-picard.fr/tribune-que-jai-cosignee-la-france-dapres-doit-mettre-un-terme-aux-chasses-traditionnelles/