Le lancement du grand débat répond-il aux attentes des Français et des Gilets jaunes ?
Ce sont les Français qui s’emparent du grand débat. Il n’est pas capturé par une formation politique. Il y a un grand nombre de réunions. C’est quelque chose d’inédit. Sa réussite est entre les mains des Français. L’objectif c’est de passer d’une communauté d’intérêt à une communauté de destin pour le pays.
Certains opposants accusent le Président d’en faire une grande opération de communication ?
Tous ceux qui ont pu regarder le Président, avec les maires ou les citoyens, ont pu voir qu’il n’y avait pas de stratégie. Il y avait une sincérité, une communication directe. Il est dans son rôle de Président, il cherche à faire avancer les choses.
Quelle sera la forme de la réponse après ce grand débat ?
Ce qui est dit dans le grand débat sera entendu et aura des conséquences. Il n’y aura pas débat de dupes. Des projets de loi seront modifiés : budget, mobilité, constitution… Faudra-t-il passer par la voie référendaire ? Cela ne se décide pas au début du grand débat. C’est trop tôt.
Parlons des prochaines Européennes : quand LREM désignera-t-elle sa tête de liste ?
On procède par étapes. Nous avons d’abord parlé d’Europe à nos concitoyens. Nous associons nos adhérents au projet qu’on est en train de construire avec eux. Ce qui se passe dans le grand débat aura des conséquences sur nos propositions. L’incarnation de ce projet viendra après. Il y aura une annonce fin février ou début mars. Nos candidats ne seront pas des candidats gadget. Notre projet c’est une refondation de l’union européenne et notre liste sera une liste de rassemblement avec des démocrates, libéraux, progressistes qui croient en l’Europe. Nous nous opposons au bloc populiste.
Que pensez-vous de l’annonce d’une liste Gilets jaunes ? Est-ce que cela rebat les cartes ?
Je ne crois pas. La République en Marche avance avec clarté, défendant un projet pour l’Europe. Ce n’est pas nous qui tentons d’instrumentaliser les Gilets jaunes mais bien l’extrême droite et l’extrême gauche.
Vous semblez faire du Rassemblement national votre adversaire principal pour ces Européennes.
Ce sont eux les sortants. Ils sont arrivés en tête aux dernières européennes. Il est légitime de s’intéresser à leur bilan. Il est nul et contradictoire entre ce qu’ils annoncent et ce qu’ils font ensuite au parlement où ils sont absents. Quand on regarde les autres démocraties, on constate une montée des populismes. Ils peuvent gagner et leurs idées peuvent entériner la fin de l’Europe. Il serait irresponsable d’éviter cet enjeu.
Soutenez-vous l’appel à manifester des Foulards rouges dimanche à Paris ? Y serez-vous ?
Je n’y participerai pas. La République en marche n’appelle pas à participer mais n’interdit pas non plus. Je comprends les motivations. Je suis tout autant indigné par les violences. Cet appel au respect des valeurs républicaines me parle. Mais notre position, c’est de participer au grand débat, au rassemblement, de retrouver une concorde. Tout ce qui dresse un camp contre un autre risque d’être contre-productif.
Les municipales approchent : souhaitez-vous un maximum de listes LREM ?
L’objectif est d’être présent dans un grand nombre de villes. Une commission nationale d’investiture sera mise en place en avril pour investir les premiers candidats à partir de juin. Nous sommes dans une position d’ouverture mais sans compromission ni compromis.
Recueilli par Eric Berger