À l’initiative de la députée Élisabeth Toutut-Picard, un atelier-débat s’est tenu mardi à Montesquieu-Volvestre sur le thème des « déserts médicaux et de l’accès aux soins pour tous », en présence de professionnels de santé, médecins, chirurgien dentiste, kinésithérapeute, directeur de clinique et nombreux élus de la 7ème circonscription.
Cette rencontre a permis tout d’abord d’établir un état des lieux de la situation sanitaire des zones rurales à l’échelle nationale et régionale : baisse inquiétante du nombre de médecins généralistes, allongement des délais de rendez-vous, spécialistes de plus en plus rares, éloignement des soins de plus en plus marqué et renoncement à certains actes.
La 7ème circonscription n’échappe pas à cette désertification qui s’est aggravée ces dernières années et qui frappe tout particulièrement ses zones rurales.
Élisabeth Toutut-Picard a ensuite présenté les mesures lancées par le gouvernement dans le cadre de la stratégie « Ma santé 2022 » et confortées dans le quinquennat à venir, dont les premiers effets se font sentir.
Ces mesures se déploient autour de 3 axes majeurs :
– L’offre de soins de proximité : en généralisant les communautés professionnelles territoriales de santé( CPTS), en augmentant le nombre de « maisons » et de « centres de santé » et en redistribuant l’offre hospitalière autour des « hôpitaux » et « services hospitaliers de proximité » pour les soins du quotidien.
– La pratique des médecins recentrée autour des seuls soins médicaux : en les délestant des tâches administratives grâce à la création de postes « d’assistants médicaux » et « d’infirmiers en pratique avancée » (IPA), et enfin, en supprimant le numerus clausus qui limitait drastiquement le nombre d’étudiants en médecine et donc de médecins.
– La télémédecine : en augmentant l’usage des consultations médicales à distance.
Cette stratégie initiée en 2019 commence à porter ses premiers fruits.
Les nouveaux « assistants médicaux » et « infirmiers en pratique avancée » prennent déjà en charge des actes médicaux courants et assurent le suivi de patients dont la pathologie est stabilisée.
Il faudra cependant attendre encore quelques années pour que la suppression du numérus clausus permette d’augmenter le nombre de nouveaux médecins formés.
Si le déploiement de nouvelles CPTS et de « maisons de santé » est d’ores et déjà visible et opérationnel dans la circonscription, les témoignages des professionnels de santé réunis autour de la table confirment la nécessité d’intensifier encore plus les efforts pour rendre l’offre de soins accessible à tous dans un délai raisonnable.
Plusieurs pistes de travail ont été évoquées par les participants en complément des dispositifs actuels :
– accompagner les élus dans leurs démarches d’incitation à l’installation de jeunes médecins en prenant en compte les facteurs de freins à ces démarches (aide à l’emploi du conjoint ou de la conjointe, proposition de logements adossés aux maisons de santé, places dans les crèches et écoles, offre en services publics de proximité).
– accélérer les installations de professionnels en pluriprofessionnalité : Une « maison de santé » qui regroupe des professionnels de plusieurs disciplines voit sa clientèle augmenter plus rapidement.
Par ailleurs, la mutualisation des moyens regroupés dans un même espace de travail diminue l’isolement des professionnels de santé qui sont plus enclins à s’installer durablement.
– accompagner dans leur gestion des ressources humaines, administratives et organisationnelles les jeunes médecins qui souhaitent s’installer et qui découvrent les difficultés liées à la gestion d’un cabinet médical.
Pour étoffer l’offre de soins du territoire, les participants ont convenu de l’intérêt à consolider la collaboration entre professionnels, élus et acteurs de terrain afin d’assurer le maillage des démarches et initiatives.
Une communication pédagogique doit également se construire à destination du grand public invité à s’adapter rapidement à des changements inéluctables dans l’offre et les pratiques médicales et paramédicales.
Les médecins présents rappellent l’existence trop peu connue, du numéro de téléphone, 3966 qui prend le relais des médecins libéraux la nuit, les week-ends et les jours fériés ; numéro de téléphone réservé aux personnes qui ont besoin d’un médecin de garde et aux situations qui ne nécessitent pas d’intervention urgente du SAMU.
La députée a bien pris note de toutes les remarques et propositions très constructives exprimées lors de cette soirée.
Elle s’engage à les rapporter aux instances décisionnaires régionales et nationales afin que ces propositions se concrétisent en mesures concrètes et assurent une meilleure couverture des besoins sanitaires de la circonscription.