Hier, la mission d’information commune sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques a auditionné des représentants du ministère de l’agriculture sur le thème de l’enseignement agricole : Monsieur Philippe Vinçon, directeur général de l’enseignement et de la recherche, Monsieur Cyril Kao, sous-directeur de la recherche, de l’innovation et des coopérations internationales et Madame Adeline Croyere, sous-directrice des politiques de formations et d’éducation.
L’enseignement agricole est dispensé à 450 000 élèves dans 817 établissements : des étudiants (BTS), 250 000 stagiaires de la formation continue et 30 000 apprentis. Les lycées agricoles dispensent des formations directement liées à l’agriculture, mais aussi en santé.
L’ancien ministre Stéphane Le Foll avait mis l’accent sur l’agro-écologie et s’était beaucoup appuyé sur l’enseignement agricole, à travers la création de 1 000 postes supplémentaires d’enseignants et l’élaboration du Plan « Enseigner à produire autrement », mis en œuvre depuis 2014. Ce plan est décliné en 4 axes :
– la rénovation des référentiels des diplômes (baccalauréat, CAP, BTS) et des pratiques pédagogiques;
– la mobilisation des exploitations agricoles et des ateliers technologiques : 20 % de ces exploitations sont en bio (contre 6 % au niveau national), dont 2/3 adhèrent au programme DEPHY;
– le renforcement de la gouvernance régionale, en concertation avec les élus et les organisations professionnelles;
– la formation des personnels et l’accompagnement des établissements dans la démarche.
Selon Monsieur Vinçon, la recherche française (INRA, IRSTEA) est puissante, mais les budgets et la diffusion des innovations ne sont pas aussi importants qu’en Allemagne. Si la France produit encore plus d’un tiers que l’Allemagne, cette dernière est passée devant pour l’agriculture transformée, grâce à la puissance de son industrie.
Les représentants du ministère ont insisté sur la démarche du Certiphyto, certificat individuel pour l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. 572 000 Certiphytos ont été délivrés sur la période 2010-2016. La formation (minimum de 21 heures) est construite sur un QCM autour de 3 axes : la réglementation, la santé de l’utilisateur des produits et des consommateurs, les pratiques et techniques d’utilisation.