Mercredi 13 décembre, la mission d’information commune sur les produits phytopharmaceutiques a auditionné le professeur Robert Barouki, praticien hospitalier et directeur de l’unité de recherche de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM).
L’institut, qui emploie 5 000 permanents, est composé de plus de 300 équipes, dont certaines s’intéressent à la thématique santé-environnement, notamment à l’impact des pesticides sur la santé, depuis 20 ans, à travers des études épidémiologiques (cohortes) ou expérimentales. L’INSERM a ainsi publié une expertise collective en 2013 sur les effets sanitaires de l’exposition aux produits phytosanitaires.
Le professeur a indiqué que les différentes résultats démontrent de « fortes présomptions, à 80 % » de liens de causalité entre l’exposition aux produits phytopharmaceutiques et l’apparition de certains cancers et de certaines pathologies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson. Ce lien est particulièrement bien avéré en ce qui concerne les professionnels utilisateurs (agriculteurs) ou fabricants. D’autres résultats, moins nombreux, démontrent aussi des effets sur la population générale, notamment des problèmes de fertilité ou de malformations congénitales.
En entendant la présentation du professeur, la présidente de la mission Elisabeth Toutut-Picard a noté que c’était « la première fois qu’un expert scientifique a le courage de se positionner » sur cette question du lien de causalité, depuis le début des travaux de la mission.