La mission d’information commune sur les produits phytopharmaceutiques a repris ses travaux mardi 16 janvier avec l’audition de deux représentantes du syndicat des Jeunes Agriculteurs : Madame Céline Imart, Vice-présidente en charge de l’environnement et Madame Zoé Clément, Conseillère environnement, territoire et qualité.
Les Jeunes Agriculteurs (JA) comptent 50 000 adhérents répartis dans toute la France et toutes les filières de production. Un point commun : ils ont tous moins de 35 ans.
Madame Imart, agricultrice céréalière dans le Tarn, a rappelé que la France n’était pas le pays le plus consommateur de produits phytopharmaceutiques (c’est le 9ème), que les volumes utilisés avaient diminué de 45 % et que ¾ des substances n’étaient plus utilisées depuis 1990.
Si le plan Ecophyto I a été un échec, c’est parce que les agriculteurs n’ont pas les moyens, aujourd’hui, d’utiliser les alternatives aux produits chimiques à grande échelle. Il y a cependant une prise de conscience parmi la profession : les Jeunes agriculteurs sont prêts à avancer, mais il faut des solutions d’accompagnement.
Ainsi, le biocontrôle ne représente que 5 % du marché. Pourtant, les agriculteurs l’utilisent quand ils y ont accès : c’est le cas de Madame Imart, qui utilise des trichogrammes (insectes prédateurs des ravageurs) dans ses champs.
Selon elle, il n’existe pas de solution à l’heure actuelle pour se passer du glyphosate, à moins que tous les agriculteurs se convertissent au bio : or, la transition représente un coût de 300 euros supplémentaires à l’hectare pendant 5 ans. D’où la nécessité des aides à la conversion et d’une prise de conscience des consommateurs : le changement de pratique a un coût, qui se répercute sur le produit final.
Madame Imart a aussi insisté sur la nécessité de laisser la liberté de choix en matière de séparation entre la vente et le conseil sur les produits phytopharmaceutiques. Pour elle, ce qui importe le plus, c’est la séparation financière et comptable, qui doit également apparaître sur la facture.