Cancers pédiatriques : Mes propositions à la commission d’enquête sur les politiques publiques de Santé environnementale.

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En France, un cancer est diagnostiqué chez un enfant ou un adolescent toutes les quatre heures, indiquent les chiffres de l’Institut national du Cancer[1]. Un enfant toutes les quatre heures ! Au total ce sont 2200 mineurs par an en moyenne qui sont frappés de ce mal invisible[2]. La plupart survivent, mais certains en meurent.

Les parents, eux, sont démunis face à ces drames. Ils soupçonnent les dérèglements de leur environnement et ils n’ont pas forcément tort. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 19% des cancers dans le monde seraient dus à des facteurs environnementaux, dont certains bien identifiés[3] : métaux lourds, pollution de l’air, perturbateurs endocriniens…

Mais quand ils interrogent les autorités sanitaires, ces parents ne reçoivent bien souvent que des réponses évasives.

« Les études scientifiques montrent que la biologie ne décide pas de notre destin et que c’est le vécu des enfants lors des tout premiers jours et années qui conditionne et définit leur avenir », déclarait Anthony Lake, directeur exécutif de l’UNICEF en 2016.

Entre le début de la grossesse, lorsque commencent les interactions du fœtus avec son environnement, et les premières phrases, une partie considérable du développement de l’enfant est en jeu.

Cette période, comprise entre le quatrième mois de grossesse et les deux ans de l’enfant, dure environ mille jours. Elle se caractérise par un rythme de croissance sans équivalent à l’échelle d’une vie : le bébé grandit de deux centimètres par mois, la taille de son cerveau est multipliée par cinq et les connexions neuronales s’y établissent à la fréquence de deux cent mille par minute.

L’importance de ces mille jours fait désormais l’objet d’un consensus de tous les experts de la petite enfance, qu’ils exercent en neurosciences, en psychologie, en pédiatrie, ou qu’ils soient spécialistes de l’éducation ou du soutien à la parentalité. Tous s’accordent sur la nécessité de surinvestir cette période. Car si le développement y est intense et vulnérable, les opportunités d’action sont considérables.

L’agence Santé Publique France (SPF) a lancé Agir pour bébé, un site institutionnel pour créer un environnement favorable aux futurs parents, avec des conseils pratiques. Ce site mérite d’être largement diffusé auprès des professionnels de la santé et plus particulièrement des professionnels de la périnatalité (PMI, assistantes maternelles, consultations prénatales, crèches, maternelles, services hospitaliers de pédiatrie).

Proposition 42 : Il faut une stratégie de sensibilisation à la santé environnementale sur la protection des mille premiers jours de la vie.

Les outils déjà existants doivent être recensés et largement diffusés, à l’image du document de l’Association Santé Environnement France.

Le site Agir pour bébé de Santé Publique France doit faire l’objet d’une large diffusion auprès des parents et de tous les acteurs de la périnatalité.


Pour consulter mes autres propositions à la Commission d’enquête sur les politiques publiques de Santé environnementale : https://www.elisabeth-toutut-picard.fr/commission-denquete-mes-propositions-pour-une-politique-ambitieuse-de-sante-environnementale/


[1] Données globales d’épidémiologie des cancers, Institut national du Cancer, 3 juillet 2019

www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-cancer-en-France/Epidemiologie-des-cancers/Donnees-globales#toc-enfants-et-adolescents

[2] 2200 enfants et adolescents diagnostiqués d’un cancer chaque année équivalent à six enfants diagnostiqués par jour (2200 divisé par 365), soit un toutes les quatre heures (24 divisé par 6).

[3] Nathalie Ruaux. Cancer et environnement : Les Cahiers de la Recherche (Santé, Environnement, Travail). 2014.

D’autres chiffres existent selon la définition de l’environnement et la prise en compte des incertitudes : le Centre international de recherche contre le Cancer (CIRC) estime à 5 % les cancers attribuables aux expositions environnementales, l’Institut national de veille sanitaire (INVS) à 10 %.