Elisabeth Toutut-Picard était présente ce matin, au centre de conférences de Paris Bercy, à la grande réunion de clôture des Etats généraux de l’alimentation (EGA), lancés par le Président de la République au mois de juillet.
Pendant 5 mois de travail, 14 ateliers nationaux réunissant 700 participants (professionnels, administrations, syndicats, associations, etc.) ont fait le point et débattu de l’avenir de l’agriculture française et de la politique d’alimentation. Les EGA ont aussi fait l’objet d’une consultation publique en ligne, qui a accueilli 156 000 visiteurs et reçu 17 000 contributions, ainsi que de 74 événements territoriaux.
Le Président de la République avait fixé 4 objectifs aux EGA :
– Relancer la création de valeur et en assurer l’équitable répartition
– Permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail par le paiement de prix justes
– Accompagner la transformation des modèles de production afin de répondre davantage aux attentes et aux besoins des consommateurs
– Promouvoir les choix de consommation privilégiant une alimentation saine, sûre et durable
Parmi les orientations retenues ce matin figure la rénovation des relations économiques entre les acteurs des filières agro-alimentaires, afin d’aboutir à une répartition de la valeur plus équitable au bénéfice des agriculteurs. Les contrats écrits comporteront obligatoirement des clauses sur les volumes, la durée, les critères de détermination du prix, à partir d’indicateurs de coûts de production et de marchés qui seront établis par les interprofessions. Par ailleurs, l’organisation collective agricole sera renforcée (notamment les organisations de producteurs) et le régime juridique des coopératives sera modernisé. Un plan d’action pour la bioéconomie sera aussi finalisé pour la fin février 2018.
Une ambition politique forte sera aussi portée par la France au niveau européen, afin que la future PAC libère le développement des entreprises agricoles et agroalimentaires, assurant un «juste prix» pour les producteurs, et favorise le travail en filière. Par ailleurs, la France portera l’exigence du respect des standards européens dans les accords internationaux.
Un autre axe important des EGA vise à réussir la transition écologique de l’agriculture française, notamment par la réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques. Ainsi, les modalités de mise en œuvre du calendrier d’élimination progressive des pesticides (dont le glyphosate) seront précisées au plus tard à la fin du premier trimestre 2018 et les conditions de séparation de la vente et du conseil de ces produits, le seront, elles, à la fin du 1er semestre 2018. Le programme Ecophyto sera adapté, dans sa gouvernance, son pilotage opérationnel et son financement pour accélérer la mise en œuvre des solutions. Par ailleurs, la mise sur le marché de produits alternatifs (notamment de bio-contrôle) sera encouragée, à travers la simplification des procédures.
Autres annonces liées à la transition écologique : la stratégie européenne sur les perturbateurs endocriniens et les nanomatériaux sera déclinée au 1er semestre 2018, les efforts réalisés dans le cadre du plan Eco-antibio seront poursuivis, la coordination de la recherche-développement sera facilitée entre l’INRA, les instituts techniques et les chambres d’agriculture, et les démarches collectives seront facilitées (GIEE, CUMA, CIVAM, SCIC, groupes de développement, groupes DEPHY, projet coopératif, groupements d’employeurs, etc.).