Jeudi 18 janvier, une délégation de la mission d’information commune sur les produits phytopharmaceutiques a effectué un déplacement dans l’Aube : outre le co-rapporteur et régional de l’étape Gérard Menuel, la délégation était composée de sa présidente Elisabeth Toutut-Picard, du co-rapporteur Didier Martin, des vice-présidents Michel Delpon et Antoine-Herth, ainsi que de l’administratrice Pascale Rey-Pantz.
La journée a commencé à Troyes, dès 8h30, avec une présentation par la Chambre d’Agriculture de l’Aube de la politique de conseil en agriculture, avec les ingénieurs et techniciens de terrain. Une séance de questions-réponses a ensuite suivi, en présence d’agriculteurs et éleveurs de différents terroirs et productions, l’occasion d’évoquer des sujets variés comme la conservation des sols, le stockage du CO2, les cultures bio ou encore les démarches raisonnées.
La délégation s’est ensuite rendue dans le vignoble champenois de Montgueux pour visiter l’explo
itation viticole Champagne (7,5 hectares) de M. Velut, viticulteur membre du réseau des fermes DEPHY. M. Velut et son fils Benoît ont éliminé les produits de synthèse les plus toxiques et tous les herbicides, hormis le glyphosate, utilisé dans leurs parcelles pour désherber sous les ceps. Selon M. Velut, l’arrêt du glyphosate l’obligerait à passer à la bineuse mécanique plus souvent et à user davantage de fioul. Il a aussi exprimé le besoin de moyens humains et financiers pour accompagner les viticulteurs, qui ont aussi besoin de professionnels indépendants qui ne sont pas là pour leur vendre des produits.
Les députés se sont ensuite rendus à Charmoy sur l’exploitation de M. Eddy Bollaert, adepte de l’agriculture de conservation, ensemble de techniques culturales respectueuses de l’environnement qui stimulent les richesses agronomiques des sols. Depuis deux ans, il a constaté une amélioration de la fertilité de ses sols, mais aussi une énorme économie en carburant et en produits phytosanitaires, hormis du glyphosate qui lui permet de nettoyer sa parcelle avant de semer. Il estime, lui aussi, qu’un retrait du glyphosate l’obligerait à revenir au labour et impliquerait une perte de tous ses bénéfices.
La présidente de la mission d’information Elisabeth Toutut-Picard a reconnu la bonne volonté des agriculteurs, qui ne recourent pas aux produits phytosanitaires par plaisir, et a rappelé qu’il existe une diversité de problématiques et de solutions selon les filières.
L’après-midi, la délégation parlementaire a visité l’entreprise Val Légumes, spécialisée dans la production d’oignons, avant de se rendre à Nogent sur Seine pour visiter les Etablissements Soufflet, 1er malteur européen et 1er exportateur européen de céréales. Ils ont visité la plateforme de trading international avant d’échanger avec les dirigeants et l’équipe technique sur les contraintes des marchés et l’adaptation de la production à leurs exigences.
