Palais de l’Élysée, le 29 avril 2021
Le président de la République a accordé une interview à la presse quotidienne régionale,
publiée ce jeudi 29 avril 2021 en ligne, puis dans les éditions papier du vendredi 30 avril.
Lors de sa dernière allocution aux Français le 31 mars dernier, le président de la République
s’était engagé à revenir vers les Français pour « préciser un agenda de réouverture, et pour
que chacun puisse aussi se projeter avec plus de visibilité dans les mois qui viennent. »
Le président de la République y présente les contours du calendrier des prochaines semaines
et apporte à l’ensemble des territoires des réponses concrètes sur plusieurs sujets clé. Sa
volonté est de donner un cap, une visibilité et de construire en concertation l’agenda de
réouverture.
Lors de cet entretien, le chef de l’État a rappelé les principes qui guident l’action de l’exécutif
depuis le début de la crise : la sécurité des Français, l’équilibre entre les différents
rationnels (scientifique, psychologique, social) et la responsabilité dont chacun fait
preuve. Face à l’imprévisibilité du virus, le président de la République a souhaité que la levée
des mesures de freinage soit progressive, et ce afin de ralentir, encore et toujours, son rythme
de progression.
Agenda de réouverture « Retrouver notre art de vivre à la française, en restant prudents et
responsables. »
Le Président de la République a souhaité donner la priorité à l’éducation avec, dès le 26 avril,
la réouverture des écoles (« étape zéro »), suivie de 4 étapes de réouvertures progressives :
– 3 mai : fin des attestations et des restrictions de déplacement.
– 19 mai : couvre-feu repoussé à 21h et réouverture des commerces, des terrasses, des musées, des salles de cinémas et théâtres avec des jauges limitées.
– 9 juin : couvre-feu à 23h et ouverture des cafés et restaurants en intérieur et des salles de
sport. Assouplissement du télétravail, en concertation avec les partenaires sociaux au niveau
des entreprises.
– 30 juin : fin du couvre-feu.
Ces mesures nationales pourront être tempérées par des « freins d’urgence » dans les
territoires où le virus circulerait trop (taux d’incidence supérieur à 400 infections pour 100
000 habitants, augmentation brutale du taux, ou risque de saturation des services de
réanimation).
Par ailleurs, dans la continuité des échanges avec les acteurs de la gestion de la crise
sanitaire, ces mesures seront précisées dans le cadre d’une « grande phase de
concertation » sur l’agenda et les protocoles de réouverture, comme l’a annoncé le
président de la République dans son interview.
Cette grande concertation sera faite auprès de trois groupes d’acteurs mobilisés : les
parlementaires, l’ensemble des partenaires sociaux et des professionnels des secteurs concernés et les élus des territoires. Ce travail de concertation donnera lieu à une présentation
de mesures en détail par le Premier ministre, au cours de la semaine du 10 mai.
Stratégie vaccinale : « Notre combat, c’est de vacciner le plus vite possible pour augmenter
notre immunité collective. »
Près de 14 millions de primo-injections ont déjà été réalisées en France au sein de 1700
centres de vaccination. Cette dynamique doit accélérer : dès ce weekend, ouverture de la
vaccination aux plus de 18 ans ayant une surcharge pondérale sérieuse (IMC de 30 ou plus),
soit 2,3 millions de personnes en France.
Près de 2,5 milliards de doses ont été commande par l’UE par le biais de la Commission
européenne. 250 millions de doses seront produites sur le sol français cette année.
Le pass sanitaire : « un outil supplémentaire pour assurer la protection des Français. »
Le Président de la République a précisé que le pass sanitaire ne doit pas être un droit d’accès
qui différencie les Français. Il sera construit et défini dans le cadre d’un débat parlementaire.
– Il doit permettre de montrer que l’on est vacciné ou testé négatif dans les deux jours
qui précèdent son utilisation (équité sanitaire),
– Il trouverait son utilité dans les lieux où se brassent les foules (stades, festivals, foires
ou expositions), plutôt que dans les lieux du quotidien (restaurants, théâtres et
cinémas),
– Ce pass sanitaire devrait exister en format papier ou numérique et fonctionnera via
l’application TousantiCovid.
Examens de fin d’année : « En aucun cas, nous n’aurons des examens et des diplômes au
rabais. »
Les examens seront maintenus avec des formats adaptés :
– Pour le baccalauréat, réalisation de certaines épreuves prévues en mars en contrôle
continu. Maintien de l’épreuve de philosophie et du Grand oral.
– Maintien des épreuves terminales de juin pour les bacheliers professionnels.
– Maintien des épreuves terminales de juin pour les BTS avec la part de stage et de
contrôle continu et une session exceptionnelle de rattrapage en juillet.
– Pour tout le reste du supérieur, maintien des examens avec des sessions de rattrapage
pour les élèves malades.
Mesures économiques : « J’assume totalement le « quoi qu’il en coûte ». Nous avons eu
raison de le faire. »
Le président de la République a rappelé que la France consacrait près de 20% de son PIB aux
mesures de soutien face à la crise sanitaire, grâce auxquelles le chômage et les faillites ont été
contenus. Des mesures équivalentes au plan Biden aux États-Unis.
Les mesures de soutien seront prolongées, avec des réponses adaptées en fonction des
secteurs :
– Maintien à l’identique du dispositif d’activité partielle en mai et en juin.
– Maintien pour le mois de mai des aides économiques du mois d’avril.
Souveraineté industrielle : « Réformer, transformer, investir, ce sont les conditions pour
défendre notre modèle. »
Le président de la République a rappelé les réformes d’ampleur réalisées depuis le début du
quinquennat pour retrouver notre souveraineté industrielle :
– La baisse du coût du capital et de la fiscalité sur l’investissement productif,
– La réduction des impôts de production, « Il ne peut y avoir de souveraineté industrielle sans
une baisse des impôts de production ».
– La valorisation du travail avec notamment la baisse de l’impôt sur le revenu et
l’augmentation de la prime d’activité.
– Gain de pouvoir d’achat pour les classes populaires et moyennes (100 euros pour un salarié
au SMIC).
A cette occasion, le président de la République a réaffirmé sa volonté de poursuivre les
réformes.
Il a par ailleurs réitéré sa volonté de rembourser la dette COVID sans augmenter les impôts en
sortie de crise et en continuant les investissements d’avenir : « La Nation doit reprendre le
cours des réformes de modernisation. Ce processus ne peut pas s’arrêter. »
Enfin, dans la perspective de la sortie de crise sanitaire, le président de la République a
annoncé vouloir construire « un deuxième temps de la relance » à partir de cet été, à travers
une série de concertations dans les territoires avec les forces vives de la Nation, pour écrire
collectivement une nouvelle page pour la relance de la France.