Mardi 18 septembre, Elisabeth Toutut-Picard assistait au Palais de l’Elysée à la présentation de la stratégie de réforme du système de santé par le Président de la République et la Ministre des solidarités et de la santé.
Notre système de soins est l’un des plus performants au monde, la France a la deuxième espérance de vie la plus élevée au monde et le reste à charge pour les ménages est le plus faible du monde (moins de 8% du coût des soins), grâce à un haut niveau de couverture (sécurité sociale et mutuelles).
Mais il a été conçu il y a 60 ans, pour une société qui a évolué depuis : le vieillissement de la population, la forte augmentation des maladies chroniques, les progrès technologiques, les nouvelles thérapeutiques ou l’irruption du numérique ont considérablement modifié les besoins et approches en matière de soins. De ces évolutions découlent aujourd’hui de multiples tensions :
– Pour les patients : difficulté à trouver un médecin rapidement, attente interminable aux urgences, soins de qualité et de pertinence inégales.
– Pour les soignants : sentiment de perte de sens, impression de n’avoir pas le temps pour l’essentiel, manque de perspective d’évolution de carrière.
Le système de santé doit être recentré sur les patients et davantage orienté sur la prévention. Pour y parvenir, 3 grandes orientations sont retenues :
– regagner du temps médical, pour permettre à tous les patients d’accéder aux soins, à travers la suppression du numerus clausus et la création de 4 000 postes d’assistants médicaux pour seconder les médecins de ville (accueil des patients, prise de la tension, etc) qui pourront ainsi se concentrer sur l’établissement du diagnostic et la prescription.
– créer un collectif des professionnels de santé, pour que les patients soient bien orientés, à travers la constitution des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), qui assumeront notamment des « urgences de ville » (pour décharger les urgences hospitalières), la création de 400 postes de médecins généralistes salariés dans des déserts médicaux et la labellisation dès 2020 d’« hôpitaux de proximité ».
– garantir des soins de qualité, par la limitation progressive de la part de financement à l’activité (afin qu’elle ne représente pas plus de 50 % des modes de financement de l’hôpital), la création de des financements au forfait pour la prise en charge du diabète et de l’insuffisance rénale à l’hôpital dès 2019 (puis d’autres pathologies à partir de 2020), l’évaluation à partir de l’expérience des patients et l’élargissement des compétences de la commission médicale d’établissement.
Dans ce but, 400 millions d’euros supplémentaires seront engagés dès 2019.