—- Revendications des Gilets jaunes (GJ)
—- Réponses de la députée
—- Propositions des GJ
Le mardi 29 janvier, Elisabeth Toutut-Picard a reçu une délégation de gilets jaunes à la mairie de Carbonne en présence du Maire, Monsieur Bernard BROS.
Ce groupe, qui manifeste sur un terrain situé en périphérie de Carbonne, est composé d’habitants de la ville mais aussi des villages alentours : Rieux-Volvestre, Marquefave et Peyssies.
Un Gilet jaune de Rieux-Volvestre fait remarquer à la députée qu’on ne le voit pas souvent sur la commune.
Elisabeth Toutut-Picard répond qu’elle se déplace très volontiers (dans la mesure où son agenda parisien le lui permet) sur les communes qui veulent bien l’inviter !
Quelles sont les raisons qui motivent le gouvernement à impliquer les maires dans ce grand débat alors que c’est plutôt aux députés de faire face aux revendications des Gilets jaunes ?
Madame la députée répond que si elle organisait, elle-même, un Grand débat, on la suspecterait immédiatement d’orienter les réponses. Elle préfère encourager toutes les personnes qui sont en position de relais sur la circonscription à organiser ces réunions en leur procurant toute l’aide dont elles peuvent avoir besoin.
Elle ajoute qu’elle a reçu à sa permanence toutes les délégations de gilets jaunes qui le souhaitaient (Carbonne- Noé / Auterive / Muret et à nouveau une délégation de Carbonne).
Il est proposé à la députée de participer à un grand débat départemental avec d’autres députés et des personnalités locales face à des gilets jaunes. Ce débat ne se limiterait pas forcement aux 4 grands thèmes proposés jugés trop réducteurs ou inappropriés. Il manque notamment le thème le plus important : le pouvoir d’achat.
Elisabeth Toutut-Picard donne un accord de principe à cette proposition mais demande, pour se positionner définitivement, que lui soient adressés tous les détails de l’organisation de cette réunion (date, lieu, sécurité, organisateurs, présents …etc.).
Sur les 4 thèmes, elle précise que le Président de la République a été clair : ce grand débat sera sans tabou ni totem. Seuls certains thèmes ne donneront pas lieu à débat : l’IVG ou la peine de mort par exemple.
Plusieurs sujets sont ensuite abordés :
1/ Retraites : revenir à l’indexation des retraites sur le coût de la vie (si on n’augmente pas les pensions au moins qu’on ne les diminue pas !).
L’augmentation de la CSG n’est pas acceptée même si les seuils ont été relevés.
Les gilets jaunes sont favorables à l’harmonisation des régimes de retraite (actuellement plus de 40), mais ils rejettent les régimes par points.
Madame la députée précise que sur la CSG elle était favorable au relèvement du seuil dès le départ et à la dégressivité du prélèvement en fonction du montant des pensions (elle a proposé un amendement visant à relever le seuil à partir duquel les ménages étaient concernés, mais la majorité de ses collègues et le gouvernement ne l’ont pas retenu. En septembre 2018, elle a écrit, avec 40 de ses collègues, au Premier ministre pour lui demander de revenir à l’ancien taux de CSG pour les pensions de retraite et d’invalidité dont le revenu fiscal de référence (RFR) est compris entre 1 200 € et 1 600 € nets par mois pour les personnes seules et entre 1 830 € et 2 440 € nets par mois pour les couples : http://www.elisabeth-toutut-picard.fr/courrier-au-premier-ministre-sur-la-contribution-sociale-generalisee/ et http://www.elisabeth-toutut-picard.fr/reponse-du-premier-ministre-au-courrier-de-parlementaires-sur-la-contribution-sociale-generalisee-csg/).
2/ Rémunérations indécentes des élus qui cumulent des mandats ou des emplois :
Elisabeth Toutut-Picard rappelle que la loi sur la moralisation de la vie publique est une des premières lois votées par l’assemblée. Cette loi oblige à rendre public le patrimoine et les rémunérations des parlementaires et contraint chaque député à justifier la moindre dépense, tout en interdisant le cumul de certains mandats. Aucun gouvernement précédent n’avait osé aller si loin dans le contrôle des dépenses des parlementaires.
3/ Pourquoi les députés n’ont-ils pas inscrit dans la loi l’interdiction de l’usage du Glyphosate d’ici 3 ans ?
La députée explique que cet herbicide (le moins cher du marché) a permis une agriculture intensive, indispensable à la sortie de la 2ème guerre mondiale.
Au fur et à mesure des avancées scientifiques, a été découverte, à l’échelle européenne, sa nocivité et plus précisément la nocivité des adjuvants qu’il contient. Rappelons qu’il y a plus de 200 adjuvants sur le marché tous aussi dangereux.
L’Europe s’était positionnée pour renouveler les autorisations du glyphosate sur 10 ans. La France s’y est opposée. Après des négociations très tendues, elle a réussi à convaincre la majorité des pays européens à n’accorder des autorisations de mise sur le marché que pour 5 ans.
La France de son côté s’est engagée à interdire son usage sur le territoire national d’ici 3 ans. Elle joue un rôle moteur dans ce combat.
Elisabeth Toutut-Picard conclut en expliquant qu’interdire immédiatement le glyphosate, ruinerait une grande majorité des exploitants agricoles. En effet le passage d’une agriculture utilisant les pesticides à une agriculture raisonnée voir bio prend entre 3 à 5 ans.
Certains Gilets jaunes, très sensibilisés aux questions environnementales, proposent de diminuer ou supprimer la TVA sur les produits bios ou sur ceux qui ont le moins d’emballage.
Ils suggèrent également d’appliquer cette mesure aux produits de première nécessité.
4/ Le sujet des déserts médicaux est ensuite abordé. Une inquiétude plus particulière est exprimée quant à la diminution des moyens dans les hôpitaux. Ces coupes budgétaires entraînent des compressions de personnel et la diminution du nombre de médecins spécialistes tels les dermatologues, gynécologues etc.
Madame la députée informe ses interlocuteurs qu’un grand plan santé a été voté, prévoyant également un assouplissement du numerus clausus.
Mais Il faut 10 ans pour former un médecin, contrainte impliquant qu’il faille attendre les effets de l’élargissement de ces quotas.
En attendant il existe les maisons de santé qui permettent la réinstallation des médecins dans les zones plus rurales.
Monsieur BROS, ancien médecin, remarque qu’il y a un conflit de générations au sein de ces maisons de santé car les jeunes médecins ne veulent plus travailler que 5 jours/7 et 35 heures par semaine.
C’est donc aux médecins plus âgés qu’il revient de récupérer les patients non pris en charge.
Propositions :
1/Obligation pour les médecins à l’issue de la formation de s’installer un certain temps dans les zones rurales.
2/Investir le produit de l’ISF dans les hôpitaux.
5/ Sur le plan économique :
Maintien du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) pour les TPE PME mais sa suppression pour les entreprises de plus de 50 salariés.
Pourquoi les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) ne sont-elles pas taxées ?
Elisabeth Toutut-Picard : Elles le sont en France depuis le 01 janvier 2019 à hauteur de 3% de leur chiffre d’affaires.
Le prélèvement à la source va entraîner un coût supplémentaire pour les entreprises.
Elisabeth Toutut-Picard : La France est le dernier pays européen à le mettre en place et cela fonctionne très bien dans les autres pays, pourquoi pas chez nous ?
Il permet de calculer le montant de son impôt sur le revenu en temps réel et de l’adapter à la situation financière de chacun à l’instant T.
6/ Renonciation à faire coïncider les élections présidentielles et les législatives pour éviter des majorités écrasantes comme la majorité actuelle.
Pour information, les gilets jaunes déclarent travailler en commissions, sur les thèmes suivants : ISF, pouvoir d’achat, service public, violences policières.
7/ Plusieurs autres points ont été abordés :
– Problématique de logements : montants excessifs des loyers.
– Risque de voir la métropolisation renforcer la fracture territoriale alors que le malaise actuel est majoritairement ressenti dans la ruralité.
– Problèmes de mobilité : les transports en commun et notamment les trains ne sont pas suffisamment fiables ; ils accusent souvent des retards ou se trouvent carrément annulés. Peu de solutions sont proposées en ruralité pour éviter d’avoir à prendre son véhicule.
-Les aides sociales doivent favoriser les gens qui travaillent au lieu d’être réservées aux chômeurs.
– Il faut beaucoup plus valoriser l’apprentissage.
Cette rencontre, de près de 3 heures s’est déroulée dans une ambiance sereine, respectueuse et constructive.
Madame la députée a remis à chaque personne présente des documents relatifs aux thématiques abordées pour que l’information véhiculée sur les différents ronds-points soit la plus objective possible.
Elle précise que si nécessaire sa permanence reste ouverte pour de nouvelles rencontres.